Nous partageons avec vous la mauvaise expérience de Christophe avec un locataire mauvais payeur de haut vol. Cet article est également l’occasion de vous donner les astuces et des conseils pour vous aider à gérer ce genre de situation.
Pour louer une place de parking ou un garage, un propriétaire est prêt à tout pensant uniquement à la rentabilité. C’est humain de vouloir à tout prix louer tous ses emplacements pour se rassurer. Mais lorsqu’un locataire mauvais payeur arrive dans votre environnement il faut être ferme et très réactif pour s’en sortir sans trop de dégât. Tous les propriétaires investisseurs le savent, il existe sur le marché de plus en plus de « mauvais payeurs ». Ce terme défini de manière vaste tout locataire qui vous fera subir des soucis de paiement de loyer (retard de paiement, non paiement, dégradation, occupation illégale, etc…).
💡 Le saviez-vous ?
Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation surtout lorsqu’il y a de l’argent en jeu.
Malheureusement, un membre avisé de notre club s’est fait avoir. Par ce que nous pouvons définir comme un expert en mauvais paiement voir même un expert vivant aux crochets de la société Française ; connaissant de nombreuses méthodes pour tromper les gens… Toute expérience, bonne ou mauvaise est bonne à prendre pour avancer et apprendre de ses erreurs. Ils nous semblaient essentiel de vous raconter ce cas extrême.
Le premier contact téléphonique
J’ai appris que le premier contact téléphonique est le plus important. Il permet de connaitre votre future locataire. On hésite toujours à être trop ferme avec un futur client, mais il faut poser les bonnes questions dès le début. Au téléphone ce candidat locataire semblait parfait et très sérieux. Il posait les bonnes questions et a tout de suite insisté pour convenir d’un rendez-vous afin de signer un contrat de location.
Première rencontre pour visiter le parking et signer le bail de location
Ce rendez-vous m’a profondément marqué, c’était une expérience très particulière que j’ai encore du mal à définir même avec beaucoup de recul. J’avais devant moi une personne très sympathique, à l’écoute, qui semblait dans le besoin… Son histoire m’a touché et c’est certainement une clé a retenir pour se méfier dans l’avenir. Ce jeune homme d’une vingtaine d’année, père de deux enfants en bas age, près à se marier (nous y reviendrons plus bas..), étudiant et travaillant à ses heures perdus pour compléter les revenus sociaux. Il inspirait confiance, ne semblait pas rouler sur l’or mais donnait le sentiment de vouloir s’en sortir malgré tout. Sa compagne venait tout juste de perdre son père de manière tragique, et n’ayant pas le permis ils se retrouvaient héritier d’une voiture sans avoir le permis et cherchaient donc un emplacement à moindre frais pour protéger le véhicule des intempéries.
Je n’avais jamais eu de locataire si attentif à la lecture d’un bail de location. Sérieux et dans l’échange, j’en garde bizarrement un merveilleux souvenir ! Dès les premières questions certains points n’étaient pas clair… Tout d’abord le nom, je demande celui de sa compagne pour me protéger et faire valoir la clause de solidarité en cas de problème. Lorsqu’il me donne le même nom de famille c’est surprenant puisqu’ils ne sont pas marié. Alors je creuse et j’obtiens difficilement un l’autre nom de famille de monsieur. Qui changera lors du mariage, c’est logique : monsieur va prendre le nom de madame… Avec du recul, c’est à ce moment là où je devais poliment mettre fin au contrat de location.
Seconde erreur, lui laisser une clé d’accès piéton alors qu’il avait oublié tout moyen de paiement. Heureusement que j’avais refusé de lui laisser un bip. N’ayant pas le permis, le véhicule allait rester là donc pas besoin d’ouvrir la porte principale sans moi. Très sérieux il m’a tout de suite demandé un relevé d’identité bancaire pour me faire le virement le soir même. Dans le doute j’ai fait inscrire des mentions dans les clauses particulières avec des dates de paiement pour me protéger.
Retard de paiement dès le premier mois
Une fois rentré chez lui mon nouveau locataire a bien réalisé un virement sur mon compte bancaire. Seul hic, le montant était incorrect : 20€ au lieu des 35€ attendus (20€ de loyer, 5€ de provision sur charges et 10€ de caution pour la clé). Dans ce genre de situation il faut agir vite et appeler directement. Très embêté au téléphone, il m’explique s’être trompé et s’en excuse en me demandant d’accepter une régularisation sur le mois prochain. Ma troisième erreur, rentrer dans le piège habile de mon locataire qui jouait la montre pour gagner du temps !
Puis arrive le second mois, aucun paiement et aucune nouvelle de mon locataire… Le pauvre ne pouvait pas payer car l’état n’avait pas versé les aides à temps. Incroyable il osait me demander un mois de sursis… De plus, ce dernier est toujours dans l’incapacité de me fournir la copie de la carte grise du véhicule ainsi que l’attestation d’assurance qui au départ n’étaient qu’une formalité pour mon locataire: « bien évidement que mon véhicule est assuré ! ». Mais une fois garé, sans assurance, voilà un autre problème qui revient directement compliquer les choses… En effet, en cas d’un départ de feu depuis ce véhicule le propriétaire sera inquiété pour défaut d’assurance.
En tant que bailleur du stationnement je dois contrôler le titre d’assurance de mes locataires ; même si le bail de location gratuit du club verrouille bien ce point : un autre problème apparaît : sans la carte grise le véhicule peut être volé. C’était la goutte de trop, j’ai aussitôt engagé une procédure pour expulser ce mauvais payeur et me sortir de cette situation au plus vite.
💡 Le saviez-vous ?
Un sondage réalisé au sein de notre communauté révèle que tous les locataires ayant négocié le tarif de l’emplacement auront au moins un raté de paiement.
L’expulsion du locataire
Le bilan est vite fait, j’ai un locataire qui me mène en bateau et de nouveaux clients locataires qui recherchent une place. Je dois me débarrasser rapidement de ce mauvais payeur et libérer la place de parking. J’ai trop de risque en cas d’incendie et peut-être un véhicule volé qui peut me créer de gros problèmes. Comme le blocage de mon emplacement en cas de saisie judiciaire, ou pire être considéré comme receleur. La situation est devenu critique avec le locataire. Monsieur reste correct et comprend ma position et accepte la rupture du contrat de location et l’expulsion sur le principe, mais je n’ai plus confiance en ces principes.
Madame est beaucoup plus agressive, après un échange très désagréable par téléphone, des menaces, j’ai finalement fixé un rendez-vous pour les virer… En menaçant une procédure d’expulsion plus ferme. C’est une honte, s’entendre dire que l’on a pas le droit de mettre un véhicule dehors. Que l’on est malhonnête de ne pas aider des gens dans le besoin ! Incroyable, ils ne payent pas le loyer depuis 2 mois et c’est moi le vilain propriétaire… Finalement, personne n’est venu au rendez-vous, mais la voiture avait dégagée…
💡 Le saviez-vous ?
Contrairement aux logements, vous avez légalement le droit d’expulser le locataire d’un parking ou d’un garage en respectant certaines règles.
Recouvrement des loyers impayés
C’est sereins que je contacte un huissier pour lui expliquer mon problème. Je me présente à son cabinet avec le bail de location du club. Pour commencer, il prend le temps de commenter les clauses de notre bail et me confirme que nous protégeons bien le propriétaire bailleur. Au fil de la discussion, je raconte ma petite histoire ce locataire me doit 2 mois de loyers (50 €). Sans oublier le complément du premier mois (5 €) et une clé d’accès au parking. L’huissier connait parfaitement mon locataire mauvais payeur. Puisqu’il a déjà un contentieux pour le non paiement de loyer de son logement… Mauvaise nouvelle, il y a une procédure qui traîne et cette personne est tellement en difficulté (dettes diverses, fiché à la Banque de France, etc…) que je ne suis pas sur de revoir mes 55 €…
Suivant les conseils de l’huissier, j’ai laissé tombé ma procédure de recouvrement. Laisser des gens malhonnêtes s’en tirer comme cela est très énervant, mais je devais me raisonner à accepter. Par mesure de précaution, j’ai signalé à la gendarmerie les informations sur le véhicule hébergé sans papier et expliqué que ces gens possèdent une clé d’accès piéton au parking. Même les services de police connaissent bien ce couple, je suis vraiment tombé sur le mauvais numéro !
Les leçons à tirer
Suite à cette mauvaise expérience, j’ai transmis au club les modifications conseillées par l’huissier. L’objectif est d’améliorer notre contrat de location. Je pense que nous allons créer une version anti mauvais payeur. Il ne faut pas hésiter à poser les questions qui dérangent dès le premier contact téléphonique. Éliminez un futur locataire sans état d’âme dès la première suspicion. Une fois le véhicule sur votre emplacement, faites des photos avec la plaque d’immatriculation et la vignette d’assurance. Nous avons également revu les conseils de notre rubrique : comment évaluer la solvabilité d’un candidat locataire.